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L’animal est-il un être humain ?

Croire que l’animal est comme un être humain est de l’anthropomorphisme mais aussi une croyance.

Qu’est-ce que l’anthropomorphisme ?

Du grec « Anthropo » qui signifie « être humain » et « Morphé « qui veut dire « forme et apparence ».

C’est cette tendance que nous avons, nous les humains, à attribuer aux animaux, des comportements, des capacités cognitives propres à nous-mêmes. Nous nous représentons les animaux à notre image, nous leur prêtons des qualités, des sentiments, des émotions humaines et nous nous comportons avec eux comme avec nos semblables.

chien et chat

Rassurons-nous un peu, nous sommes tous des anthropomorphiques en herbe à plus ou moins grande échelle.

Qui n’a pas donné le prénom de Maurice ou Marcel à son chat, son lapin ou son poisson rouge ?

Nous avons tendance, nous les humains, à croire que seul notre fonctionnement existe dans l’Univers, que toutes les espèces agissent de la même façon que nous ! Que nenni !

Seulement, l’anthropomorphisme ne s’arrête pas à un prénom, nous allons beaucoup plus loin dans ce domaine.

L’Homme est le plus grand prédateur de la planète, il a utilisé, manipulé, changé, sélectionné, modifié, transformé, fabriqué autant de races d’animaux de compagnie, chiens et chats que de besoins humains, affectifs, égoïstes… N’est-il pas courant de voir des chiens avec de gros yeux ronds, une face aplatie, arrondie qui rappellera ainsi un substitut d’enfant désiré ?

Tout ceci est inconscient bien sûr mais est ce que dans toutes ces situations, l’animal est respecté ? Dans son éthologie, ses besoins, ses comportements ? Bien sûr que non, nous pensons avant tout, à nos besoins à nous.

Quand nous savons que le chien vient du loup, il existe une sacrée différence entre celui-ci et un Shih Tzu ! (Même si celui-ci est adorable.)

Il existe l’anthropomorphisme affectif dans lequel le gardien de l’animal lui attribue ses propres pensées, sentiments, besoins. Il se comporte avec l’animal comme il le ferait avec un de ses semblables humains. Prenons l’exemple de la stérilisation qui pose problème à certains propriétaires notamment si l’animal est un mâle, une atteinte à la virilité…du maître !
Dans sa relation avec son animal, le gardien peut parler à son animal comme à son enfant : « Maman est revenue ou Papa va rentrer ».

Mais aussi, l’anthropomorphisme par méconnaissance de l’animal et de son éthologie qui conduit le gardien à ne pas respecter les besoins fondamentaux de celui-ci. Il n’est pas rare de voir un chihuahua dans les bras de son propriétaire qui n’a jamais accès à la terre ferme et du coup qui n’a pas du tout de relations avec des congénères. Pourtant le chien est bien un animal social, de meute qui a besoin de côtoyer des semblables.

Mais quelles sont les conséquences de cet anthropomorphisme sur nos compagnons de vie ? Celles-ci peuvent être préjudiciables pour l’animal et influencent la relation avec son humain.

L’anthropomorphisme reste la cause majeure d’abandon et d’euthanasie des chiens, l’humain n’a pas su s’adapter aux règles de vie canines. Parce que c’est à l’homme à s’adapter et pas le contraire. Il existe un principe bien humain qui dit que l’homme est le plus intelligent ! Alors adaptons nous !
De cette inadaptation, il en résulte de l’agressivité (grognements par exemple) et de l’agression (morsures) de la part du chien qui ne trouve pas sa place dans sa nouvelle meute, la hiérarchie est mal établie, le gardien qui devait être le leader, devient le dominé. Rien ne va plus, les morsures arrivent, le chien est abandonné ou euthanasié.

Pourtant si nous avions pris le temps de nous renseigner sur le fonctionnement du chien autrement dit sur son éthologie, nous nous serions rendus compte que dans une meute de chiens, il existe une hiérarchie établie, un leader, responsable de la meute, de sa sécurité, de sa pérennité, et d’autres qui sont dominés, chacun son rôle. Si tout ceci, n’est pas respecté dans la famille humaine, nous courons à la catastrophe. Il s’agira de proposer au chien des règles de vie qui lui sont propres (échanges sociaux avec des congénères, une bonne gestion de l’espace, une distribution de nourriture adaptée aux règles canines, et surtout des règles de vie qui sont compréhensibles pour lui et qui lui permettront de se référer aux codes sociaux de son espèce et à l’éducation transmise par sa mère).

lapins à lunettes

L’anthropomorphisme a des conséquences sur la santé physique de l’animal, les manipulations génétiques qui cherchent à réduire la taille d’un animal, de son museau, de sa face, entrainent chez eux des problèmes respiratoires nuisibles à sa santé, tout ceci pour les besoins de l’humain.

La « malnutrition » des animaux est aussi une des conséquences de l’anthropomorphisme. Il n’est pas rare de voir des animaux obèses car l’embonpoint fait plaisir au maître. Le plaisir ne prend pas en compte l’animal, ni ses besoins.
Bien le nourrir ne veut pas dire le gaver, bien le nourrir, c’est respecter ses besoins alimentaires.
Une étude a démontré que 44 % des chiens appartenant à des personnes obèses, le sont également. L’animal devient le miroir de son maître, celui-ci projette sur son animal ses propres difficultés. Nous savons pourtant que les risques cardiovasculaires deviennent plus importants chez l’animal en cas de surpoids, celui-ci est souvent lié à une activité physique insuffisante.

Actuellement, il n’est pas rare de voir que des personnes végétariennes et/ou véganes donnent une alimentation identique à la leur, à base de fruits, de céréales, de légumes, à leurs chats et/ou leurs chiens qui sont des carnivores, leur organisme n’est pas fait pour digérer ce type d’alimentation. L’animal n’est pas respecté dans ses besoins alimentaires.
Est-ce que nous donnerions un steak de bœuf à un lapin ou un cochon d’Inde ?

Aujourd’hui, laver son chien fréquemment et le parfumer deviennent une habitude, une mode, une tendance, c’est encore un plaisir pour le gardien. La peau du chien est un organe complexe très bien adapté pour résister aux agressions. Le laver trop fréquemment revient à perturber l’équilibre de la microflore cutanée.
L’anthropomorphisme a su être exploité par les industries qui fabriquent tous ces produits pour les animaux. Ce n’est pourtant pas leur rendre service, c’est à leur détriment.

Il n’y a pas que sur l’aspect physique, mais aussi sur le psychisme de l’animal qu’il existe des conséquences de l’anthropomorphisme.
Les traumatismes psychiques des animaux de compagnie qui existent bel et bien parce que l’humain déplace ses propres traumatismes psychologiques, ses problèmes affectifs, son état émotionnel sur son animal. En plus, l’humain interprète les comportements de son animal en fonction des siens et/ou projette sur celui-ci ses propres ressentis ou sentiments. Tout ceci conduit l’animal vers des états névrotiques qui bien sûr n’existent pas à l’état sauvage. Les conséquences peuvent être désastreuses pour lui comme pour son environnement (agressivité, fugues, phobies, destructions, vocalisations…).

Reprenons l’exemple du chien de petite taille qui passe son temps dans les bras de son maître sans contact avec des congénères, du chien parfumé ou habillé, de l’animal qui est engraissé comme on engraisse un petit cochon de lait (le pauvre), est ce que vous ne pensez pas que tout cela conduit à des traumatismes ? A des situations conflictuelles ? A de l’agressivité ? A de l’agression chez le chien qui ne trouve pas sa place ? A de l’anxiété ?

Si nous prenions du recul sur tout cela, si nous regardions comment vivent les animaux à l’état sauvage comme le loup dont descend le chien, le lynx ou le puma et encore bien d’autres animaux sauvages dont descendent les chats, est ce que nous voyons des animaux habillés ou encore teints en rouge ou en bleu, n’est-ce pas un caprice, une perversion, un mal être de l’être humain de vouloir l’humaniser à ce point ?

chiens habillés sur le canapé

L’animal n’est pas un homme, il ne pense pas homme, il ne vit pas homme, il essaie seulement de s’adapter à son environnement.

De plus en plus d’humains ont des prises de conscience et font de leur mieux pour respecter les besoins des animaux mais nous ne sommes pas encore assez nombreux.

Arrêtons de croire que nous sommes la seule espèce à détenir la vérité et qu’il n’existe qu’une seule façon de fonctionner, celle de l’humain.

Rien ne sert de culpabiliser, donnons-nous une chance de devenir bienveillant, de réparer toutes les énormités que nous avons fait subir aux animaux, quels qu’ils soient, faisons-en sorte de donner un avenir respectable et respectueux aux animaux qu’ils soient de compagnie, sauvages ou de rente. Ils ont droit à leur chance aussi, il est temps maintenant !

Et puis, pour vous aider, il existe des professionnels comportementalistes animaliers formés pour restaurer l’harmonie dans la relation homme/animal. Nous parlons bien de relation, il n’y a pas d’un côté l’homme et de l’autre l’animal. Ce n’est pas une honte de vous faire accompagner mais une grande responsabilité et un Amour vrai vis-à-vis de votre compagnon, c’est la meilleure des choses qui pourra vous arriver à vous et votre animal. Accepter d’être accompagné signifie aussi que vous avancez sur le chemin, que vous évoluez, que vous prenez conscience que tout n’appartient pas à l’espèce humaine et que d’autres espèces méritent aussi d’être heureuses !

Et vous, qu’en pensez-vous ? Dites-le-nous dans les commentaires sous cet article ! 

Fabienne MONCHEAUX

Date de publication : le 27 septembre 2023


 

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5 Comments

  1. Moniquem dit :

    Merci beaucoup pour cet article très intéressant. Un rappel pour notre responsabilité à partager notre vie avec un animal de compagnie.
    En effet, il n’est pas notre enfant ! mais un chat !, un chien !…etc… avec des besoins physiques et psychologiques bien différents des humains !
    Il est important d’être attentif à nos comportements avec nos amis poilus ! Merci merci pour ce rappel tellement important !

  2. Valérie dit :

    Article très juste !

  3. Patricia dit :

    Merci pour cet article très intéressant.

  4. Flavie dit :

    Merci pour cet article qui soulève un vrai problème trop peu abordé… on a souvent trop tendance à aimer nos animaux comme des enfants et donc à les traiter comme tels. Pour beaucoup de choses, c’est bénéfique. Mais parfois on n’a plus conscience qu’ils appartiennent à un autr espèce avec d’autres besoins. Merci de nous le rappeler dans l’intérêt de nos animaux

  5. Fanny dit :

    De quoi tous se remettre en question 🙂
    Merci pour cet article, de nouveau très intéressant !

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