Vous avez un déménagement prévu et vous souhaiteriez aider votre chat à vivre cela du mieux possible ? Il existe certaines règles à suivre selon un ordre chronologique.
Le changement de lieu de vie est souvent une étape sensible dans la vie d’un chat, car il est très attaché à son territoire. Mais la façon dont il va le vivre dépendra surtout de son caractère et de vos habitudes de vie. Un chat très équilibré et habitué aux voyages ou aux déplacements supporte sans trop de peine un déménagement.
Un chat sensible, peureux ou qui n’a jamais vraiment quitté son lieu de vie appréciera beaucoup moins un tel bouleversement.
Un déménagement peut être une source d’anxiété pour le chat qui risque de manifester des troubles du comportement comme des marquages urinaires, de la malpropreté, des griffades, des troubles alimentaires comme de l’anorexie, etc…
Cela peut survenir avant le déménagement, comme le jour J ou plusieurs semaines ou mois après. N’hésitez pas à être attentif aux moindres modifications dans le comportement de votre chat.
1- Avant le déménagement
Le chat est un compagnon très observateur, routinier et territorial. Il va montrer un vif intérêt et une hypersensibilité aux chamboulements qui vont se produire lors des préparatifs du déménagement. Préparer ses cartons, ses valises, s’agiter de manière inhabituelle, changer ses habitudes, etc…tout cela peut être ressenti par l’animal comme une menace.
Afin d’anticiper les signes de stress de votre chat, pensez davantage à le câliner, à le rassurer et à lui conserver le maximum de ses petites habitudes.
Tâchez de rester détendu et calme, de ne pas faire ressentir votre stress à votre petit félin. Les chats sentent que leurs maîtres sont nerveux et ils le deviennent à leur tour. Faîtes de la corvée des cartons un moment de détente et de jeu. Les chats vivent une véritable histoire d’amour avec les cartons, alors ne privez pas votre félin d’un tel bonheur. Laissez-le s’amuser !
Evitez d’emballer trop rapidement les objets qu’il apprécie particulièrement, par exemple le fauteuil où il fait sa sieste tous les jours, ses jouets favoris.
2- Le jour du déménagement
2-1-Eloignez votre minou
Si vous le pouvez, placez-le chez un ami ou un parent pour la journée. Cela lui permettra de ne pas voir la dévastation de son territoire ; il ne risquera pas de s’enfuir quand toutes les portes sont ouvertes pour transporter les meubles ; vous ne l’aurez pas dans les pattes. Vous le récupèrerez le soir et lui présenterez sa nouvelle maison une fois les opérations terminées.
Si vous n’avez pas pu placer votre chat pour la journée, surtout ne mettez pas la caisse de transport et le chat dans le camion de déménagement. Il sera angoissé. Emmenez-le plutôt dans votre propre voiture.
2-2-Isolez votre moustachu
Une fois dans la nouvelle demeure, installez votre chat dans un endroit calme et fermé, le temps qu’il s’habitue à son nouvel endroit, que le déménagement soit fini et que vous ayez mis tous les meubles en place.
La salle de bain constitue un endroit idéal, car elle sera moins fréquentée par les déménageurs transportant vos meubles et vos boîtes.
Placez-y sa gamelle ou son système de distribution avec ses croquettes préférées, sa litière, ses jouets favoris ou mieux, de nouveaux jouets, ainsi que son panier ou sa couverture pour dormir.
Pour rassurer votre chat, il est important de lui remettre son bac à litière habituel avec le même substrat.
Pensez à éloigner sa zone d’élimination de sa zone alimentaire. Les odeurs pourraient l’incommoder.
S’il en a un, vous pouvez lui installer son griffoir dont il se sert pour déposer ses odeurs et des marques visuelles, tout d’abord dans sa pièce puis plus tard dans un lieu de passage. Votre félin pourra ainsi bien communiquer que son nouveau territoire lui appartient.
Veillez à ce qu’il ait de quoi se percher en hauteur et se cacher, il se sentira plus en sécurité.
N’oubliez pas de le câliner et de lui parler doucement pour le rassurer. Laissez-le se familiariser quelques jours dans cet endroit porte fermée, le temps que vous le sentiez suffisamment apaisé.
Pour le calmer, vous pouvez diffuser des phéromones artificielles que vous trouverez chez votre vétérinaire (Feliway diffuseur).
3- Après le déménagement
3-1- Exploration de son nouvel habitat
Si votre chat reste dans un coin, qu’il se déplace en frôlant le plancher et qu’il ne mange pas, c’est qu’il n’est pas encore prêt à explorer le reste de sa nouvelle maison. Attendez qu’il retrouve un comportement normal. Tandis que si votre chat vient se frotter à vous et aux différents objets qui l’entourent, c’est qu’il est tout à fait apaisé. C’est à ce moment-là que vous commencerez par entrouvrir la porte de sa pièce pour lui laisser la possibilité d’explorer les autres pièces.
Quand ce sera le moment, ouvrez-lui les portes des autres pièces pour qu’il puisse les visiter. Laissez-le faire, ne le suivez pas sinon il aura l’impression que cela cache un danger.
Adoptez plutôt la routine que vous aviez dans l’ancienne maison tout en le surveillant du coin de l’œil. Cette attitude le rassurera en partie.
Veillez à toujours garder ouverte la porte de sa pièce initiale afin qu’il puisse s’y réfugier en cas de fuite par peur. Savoir ce refuge à sa disposition le rassurera et facilitera l’adaptation à son nouvel environnement.
Certains chats mettront plusieurs jours voire des semaines avant de se sentir à l’aise sur un nouveau territoire, alors que d’autres plutôt fonceurs et curieux ne demanderont rien de mieux que de partir à la découverte de la nouveauté.
C’est au cours de son exploration que le félin va prendre de nouveaux repères d’ordre visuels et odorants. Pour aider votre chat à se détendre, vous pouvez au préalable passer une compresse au niveau de ses joues pour y recueillir ses propres phéromones puis la frotter sur tous les passages principaux, arêtes de portes, bas de murs, fenêtres etc…
Au cours des semaines qui suivent le déménagement, essayez de ne pas repositionner les meubles afin de lui donner la chance d’apprivoiser sa nouvelle demeure et d’établir sa routine si précieuse. Car chaque fois que vous déplacez un meuble, vous changez la configuration de son territoire.
3-2- Exploration de l’extérieur du nouvel habitat
Si vous avez un jardin, surtout ne le laissez pas sortir sans respecter un délai. Il est nécessaire que le chat prenne ses marques, qu’il comprenne que c’est sa nouvelle maison sinon il risquerait de partir et de se perdre puisqu’il ne connait pas les lieux. Ou encore, il pourrait rechercher son ancienne maison. Il faut attendre environ un mois avant de l’autoriser à sortir. Passé ce délai, vous pourrez le lâcher s’il est muni d’une puce électronique ou s’il est tatoué. Evitez de lui mettre un collier pour que votre petit félin ne se pende à un arbre ou une clôture.
3-3- Si vous emménagez dans un appartement alors que vous étiez dans une maison
Votre chat sera sans doute déçu de ne plus pouvoir sortir s’il avait l’habitude de le faire et surtout de ne plus pouvoir chasser. Pensez dans ce cas à enrichir son milieu de vie en jeux interactifs pour lui éviter l’ennui et de développer un trouble du comportement appelé « anxiété en milieu clos ».
Votre chat ne pourra plus faire ses griffes sur la clôture ou sur les troncs d’arbres. Achetez-lui un arbre à chat avec des étages et des niches où il pourra se cacher. Si vous le pouvez, mettez l’arbre près d’une fenêtre ensoleillée pour qu’il puisse regarder les oiseaux par la fenêtre et dormir au soleil.
Achetez-lui aussi des souris en peluche, un Pipolino, un culbuto, des plumeaux, une pêche à la ligne et tout ce que vous trouverez pour pallier l’absence des proies vivantes. N’hésitez pas non plus à jouer avec lui tous les jours afin qu’il ne développe un comportement destructeur.
S’il avait l’habitude de faire des besoins dehors, il va falloir lui apprendre à utiliser la litière. Il est préférable de vous munir d’un bac sans couvercle et d’y mettre une litière non parfumée en granulés qui ressemble le plus possible à la terre du jardin.
4- Quoi faire pour apaiser votre chat ou si vous rencontrez des difficultés malgré tous vos efforts ?
Le chat peut développer des troubles d’anxiété ou de dépression suite à un changement d’habitat, même si vous avez tout fait pour l’éviter. L’aide d’un comportementaliste est très utile pour prévenir et bien gérer ce changement avec des chats de nature inquiète ou peureuse.
– En cas d’apparition de symptômes de stress gênants, n’attendez donc pas de me contacter pour vous aider à adapter l’organisation de votre habitat, car trop tarder pourrait faire apparaître des symptômes de nervosité accrue comme la perte de l’appétit, la perte d’entrain, l’apathie.
– En cas de malpropreté, ne réprimandez surtout pas votre minet : ceci n’aurait pour conséquence que d’augmenter le stress de votre animal, d’accroître le problème et de détériorer votre relation avec lui. Nettoyez calmement la surface souillée avec du vinaigre blanc sans être vu du chat.
– Pensez à apaiser votre chat en diffusant des phéromones artificielles et en imprégnant les surfaces des siennes propres comme vu plus haut.
– Certaines fleurs de Bach peuvent aussi être d’un grand secours. Si votre chat se laisse bien manipuler, vous pouvez commencer une cure une semaine avant le déménagement : donnez-lui grâce à une pipette en plastique, 4 gouttes de Rescue mélangées à un tout petit peu d’eau, 2 à 3 fois par jour. Vous pourrez continuer encore 1 semaine dans la nouvelle habitation. Si votre chat ne se laisse pas manipuler, commencez la cure 3 semaines avant le déménagement : mettez 4 gouttes de Rescue dans un bol d’eau, que vous changerez tous les jours. Vous pourrez continuer encore un mois dans la nouvelle habitation. D’autres fleurs de Bach peuvent aussi vous être proposées en s’appuyant sur le profil de votre chat.
Au succès de votre déménagement avec votre compagnon à 4 pattes !
Christel ROUGIER
Date de publication : le 21 Juin 2018
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2 Comments
Bonjour, je vous contacte parce que j’ai vraiment besoin d’aide. Je suis relativement novice en félins et ai énormément besoin de conseils. Je m’explique.
Il y a 2 ans, une chatte errante à mis bas sur ma terrasse. Elle n’était pas sociabilisée, et j’ai réussi à l’amadouer. Elle m’a montré sa confiance. Les 3 petits n’étaient pas sociabilisés non plus, personne n’en voulait. J’ai gardé tout le monde, en extérieur (j’étais logée gratuitement à l’époque, interdiction de faire rentrer les chats dans la maison, si ce n’est dans ma chambre de 20 m2). Peu à peu, tout ce petit monde s’est laissé approcher. La porte-fenêtre de ma chambre en permanence ouverte, les chats se sont habitués à vivre dedans dehors. J’ai fait tatouer et stériliser. Un des petits, devenus grands, a disparu il y a 6 mois. Je le cherche encore, sans succès. J’ai alors entraîné les autres au rappel, à jouer, à dormir dedans le soir (ces 4 derniers mois), à utiliser une litière. Ils s’y sont astreints, bon gré mal gré. La petite femelle, cependant, a commencé à présenter des signes inquiétants. très joueuse au départ, elle a arrêté net, suite à 2 visites chez le véto, traitée pour diarrhées. Qui correspond aussi par le début du jeu par sa mère (une visite chez le véto qui l’a soulagé d’une allergie). Donc je ne connais pas l’origine des miaulements : enfermement la nuit (angoisse de l’espace clos) cannibalisation des activités de jeu par sa mère, rejet de la mère (parce que la petite lui colle souvent aux basques), a-t-elle l’impression d’avoir perdu mon amour ou mon attention au profit de sa maman? Je ne sais pas mais c’est épuisant…J’ai essayé de jouer avec elle, de la câliner, de l’ignorer. Pas grand chose ne fonctionne et ca fait de la peine de la voir dans cet état…
Je viens de quitter cet endroit (une semaine) et ai déménagé dans une maison de 60 m2. Elle comprend 3 salles (2 chambres et un salon cuisine) ainsi qu’une terrasse de 15 m2 non sécurisée, et un perchoir-balcon au 2e étage, que j’ai immédiatement sécurisé). Forcément ils n’ont plus le droit de sortir. J’ai l’intention de les faire sortir sur la terrasse, une fois sécurisée. Par contre j’aimerais éviter de les laisser libres, comme ils l’étaient auparavant. Plusieurs raisons motivent ce choix : la disparition d’un de mes chats, une route passante et rapide à proximité, mon anxiété qu’ils ressentent (j’ai besoin de les savoir en sécurité).
Bilan au bout d’une semaine : La maman chat a l’air de s’acclimater. Au bout de qq jours elle est sortie de la chambre « de repli » et a commencé à prendre ses habitudes dans la maison. Mis à part qq signes d’ennui, elle est plutôt encline à jouer, à manger, boire, dormir. Elle prend son rythme. Le mâle aime le perchoir, y passe des heures. Par contre, dès qu’un bruit ou une situation inédite se manifeste, il se planque. Il a du mal à se plier au jeu (un quart d’heure par jour, le soir), il monte et descend les étages sans cesse. Le matin il me réveille en pleurant pour sortir. La petite femelle continue ses miaulements désespérés matin et soir, continue de se désintéresser du jeu (2 mois). Elle fait des câlins mais semble malheureuse. Passe la journée prostrée dans sa planque. Je me demande si elle mange (je pense que oui, la nuit). Elle ne se néglige pas, fait sa toilette, fait des fêtes. Elle se met à feuler, souvent le matin, ce qu’elle ne faisait jamais avant. Ils sont tous les trois propres. J’ai branché deux prises Feliway et les ai mis depuis presque un mois sous Nervosyl.
Je commence à fatiguer d’être réveillée à 4h du matin, devoir les faire jouer à 5 (surtout que c’est plus moi qui essaye qu’eux!). Rebelote, je n’ai plus aucune soirée, j’essaye à partir de 17h et jusqu’à 22h de les faire jouer, sans trop d’intérêt de leur part (sauf la maman).
J’ai acheté tout ce qu’il faut : des troncs, des arbres, des jouets de toute sorte (balles, cannes à pêche, laser), une gamelle ludique (dont ils se fichent éperdument), tunnels…Rien, mis à part un trou dans mon compte bancaire.
Je m’inquiète de beaucoup de choses. L’impression de mal faire. La petite chatte me fait particulièrement peur et je ne voudrais pas qu’elle fasse une dépression. Le soir elle est quand même un peu guillerette. Mais la journée elle est amorphe.
Dans mon ancien logement, je ne sais pas trop ce qu’ils faisaient de leur journée car ils disparaissaient souvent hors de ma vue (un premier étage avec grande terrasse, mitoyen de toits, possibilité de descendre dans les jardins plus bas). Je sais qu’ils allaient dormir sous les combles d’une toiture accessible par la terrasse). Ils revenaient manger, repartaient.
J’aimerais que tout le monde soit heureux dans ce nouvel environnement, pouvoir quand même dormir, décaler le lever à 6h au lieu de 4h, les intéresser au jeu…Bref, qu’ils s’adaptent. Je n’ai pas voulu les laisser tomber, les abandonner. Et en même temps je les condamne à une autre vie, plus monotone.
J’essaye de faire au mieux. J’ai besoin d’aide. Merci.
Bonjour, n’hésitez pas à nous envoyer cette demande plutôt par mail à l’adresse : contact@comportementalistespourtous.org 🙂